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Description:
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durée : 01:51:21 - Littérature - Les libertins , c'est une histoire d'aristocrates du XVIIIème siècle qui, entre 1787 et 1800, traverse ces années chaudes. En 1965, des cercles philosophiques les plus pointus aux journaux les plus populaires, "Révolution politique" et "Libération sexuelle" sont les deux volets du paysage mental européen. A l'aube du XXIème siècle "Les lendemains qui chantent" ont disparu. "Le sexe" est toujours le sujet des essais philosophiques et la couverture des hebdos "people" européens. Dans La remise je présente en cherchant à le comprendre un monde paysan qui vit une agonie. Dans Les libertins , le crépuscule des aristocrates qui, dans la nuit du 4 août, saluaient la révolution en renonçant à leurs privilèges et qui, quelques mois plus tard, prenaient le chemin de l'exil. Face à eux, des Robespierristes sincères qui, en 1800, se retrouvent derrière Bonaparte. En 1965, quelques-uns s'interrogeaient et cherchaient à comprendre pourquoi les révolutionnaires du XX ème siècle sont devenus staliniens. Beaucoup d'autres, plus nombreux, ne voulaient dans les théâtres européens que de pieuses images révolutionnaires exaltantes. Depuis, le Mur de Berlin est tombé et le Petit Livre Rouge du Président Mao est devenu une curiosité. Auteur, metteur en scène, chef de troupe, j'appartiens à un petit groupe qui a combattu du mieux qu'il a pu deux épidémies mortelles : le Théâtre de Propagande si lourd et le Formalisme si brillant, et creux, si souvent. Hier des spectacles naïfs de propagande exaltaient et gangrenaient les têtes, aujourd'hui le théâtre est contaminé par un virus séduisant et redoutable : le Formalisme vide. Artisan de théâtre pour des acteurs, pour la troupe de Théâtre de la Cité qui devint celle du Théâtre National Populaire, j'ai tenté d'écrire un théâtre franco-français, d'offrir aux acteurs des rôles. Trop de pièces modernes offrent à ceux-ci peu de blé à moudre, trop peu à jouer. Un théâtre épique, historique, populaire. Vilar un jour - et cela peut faire ricaner les cyniques - me fit lever la main et jurer "d'écrire pour le public populaire même si -ajouta-t-il- sa présence dans nos salles est assez discrète." A Jean Vilar qui aimait Les libertins et qui les programma dans la Cour d'Honneur d'Avignon en 1967 et à France Culture qui en offre aujourd'hui la production radiophonique, MERCI." Roger Planchon |