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Description:
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C'est une plongée aux enfers de l'opéra, dans tous les sens du terme. La création mondiale Don Giovanni aux enfers du Danois Simon Steen-Andersen, à la fois compositeur, metteur en scène, plasticien et vidéaste, revisite quatre siècles d'art lyrique en parallèle d'un voyage visuel dans les entrailles d'une maison d'opéra, celle de Strasbourg, dans l'est de la France. C'est L'Orfeo de Monteverdi, premier opéra de l'histoire occidentale, comme vous ne l'avez jamais vu ni entendu. « J'aime l'idée de créer un espace surréaliste dans lequel nous quittons la scène et entrons dans un autre monde, peut-être un rêve. » Ce rêve sort de l'imagination du compositeur danois Simon Steen-Andersen, l'homme à tout faire : mise en scène, décors, vidéos et lumières. Sa spécialité ? Décortiquer une œuvre et créer un monde à l'envers. « Le spectacle met en scène " Don Giovanni " de Mozart, mais nous ne voyons que la dernière scène. Et, je tente d'imaginer ce qui pourrait se passer après sa chute aux enfers où errent tous ces personnages condamnés et diaboliques du répertoire lyrique. En même temps, c'est un chanteur qui interprète le rôle de Don Giovanni, il se cogne la tête en descendant par la trappe de scène et fait un rêve fou, un cauchemar autour de sa carrière et cette schizophrénie de passer d'un personnage à un autre. La maison d'opéra elle-même devient un personnage à part entière puisqu'on montre des projections vidéo de tous les coins du sous-sol : un rat mort, de la très vieille poussière qui donne l'impression que les murs deviennent poilus et se gonflent comme s'ils devenaient vivants ou étrangement organiques. » Un défi artistiqueDans son odyssée à travers les bas-fonds de l'Opéra du Rhin, ce Don Giovanni est en compagnie d'un personnage maléfique incarné avec malice et adresse par l'Australien Damien Pass : « Je joue le rôle de Polystophélès. Tous les diables de tous les temps, de tous les styles, de Rameau à Gounod à Massenet. Il y a même du Tchaïkovski dedans. Je chante en français, en russe, en allemand. Le plus gros défi, c'est de changer d’un diable à un autre, par exemple deux notes de Boito en italien et d’un coup les " Contes d’Hoffmann ". Je dois chanter au moins 20 diables. » Le résultat est diaboliquement réjouissant et le passage des chanteurs entre scènes souterraines filmées et apparitions soudaines sur le plateau d'une virtuosité parfois infernale pour le chef d'orchestre libano-polonais Bassem Akiki : « Il y a une quarantaine d’opéras qui sont comme un patchwork et qui créent une dramaturgie pour voir l’histoire de l’opéra dans une autre manière, puisqu'il y a de la musique électronique dedans. Il y a une scène de la "Carmen" de Bizet transformée en disco, nous sommes en boite de nuit. Et je crois que ceux qui connaissent bien l’opéra auront beaucoup de points de repères, et ceux qui ne connaissent pas l’opéra, ont les points de repères dans leur musique électronique, populaire. Et peut-être qu'un jour, ils vont revenir pour voir un Wagner, un Mozart ou bien Monteverdi. » À écouter aussiVous m'en direz des nouvelles : Marc Minkowski, chef d'orchestre à tout crin |