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Description:
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Place à la musique ancienne et au métissage des genres et des générations avec la 44e édition du Festival d'Ambronay. Durant quatre week-ends, la commune au pied du Jura, dans l'est de la France, accueille quelque 500 artistes. Au programme : concerts et ateliers, danses aériennes et visites déjantées, afters au bar et projets en itinérance. Tout est fait pour décloisonner la musique et surprendre les publics. Des suites baroques pour jonglerie et violoncelle, des chants à boire et des danses endiablées pour recréer l'ambiance des tavernes londoniennes du XVIIe siècle... L'audace et l'originalité font partie de l'ADN du Festival d'Ambronay depuis longtemps, affirme Isabelle Battioni, sa directrice. « Depuis 2005, on a mis en place des concerts métissés, hybrides, qui tirent d'un côté vers la musique baroque et qui peuvent en même temps être totalement décalés. Par exemple, on va avoir Caleidoscopio avec les percussions de Lyon et une batucada de femmes, Zalindê, pour mêler la musique savante de percussion à de la musique du monde pour faire une fête. Ce sont des rencontres musicales et humaines avant tout. » Que ce soient des moments musicaux sur le palier de la porte des habitants ou des performances de danseuses suspendues à 33 mètres de haut à la tour des archives de la commune, le festival rend vivant tout Ambronay, jusqu'à son abbaye fondée au VIIIe siècle avec une église à l'acoustique exceptionnelle. Écrin parfait pour les Mystères sacrés, programme élaboré par la jeune cheffe et claveciniste d'origine néerlandaise Marie Van Rhijn. À 32 ans, elle fait ses débuts avec l'Assemblée, un ensemble à géométrie variable. « Avoir son propre ensemble, c’est un très bel espace de jeu, de liberté et une volonté de dialogue. Pour des programmes avec un petit effectif de solistes, ce sera la Chambre de l’Assemblée, pour les programmes pédagogiques, aller à la rencontre des classes de primaires, collèges et lycées, les Nouveaux Élus, et pour l’insertion professionnelle, l’Antichambre de l’Assemblée. » Une œuvre qui renaît de ses cendresAutre moment phare : la recréation d'un opéra de 1714 dirigé par Sylvain Sartre et sorti de la plume d'un musicien-mousquetaire. « André Cardinal Destouches, un compositeur incroyable. Il est parti en voyage au Siam, en Thaïlande, pour devenir prêtre. Il n'a pas été très convaincu par cette destinée, donc il a décidé de rentrer chez les mousquetaires du roi, à la garde rapprochée de Louis XIV. Il a commencé à composer sur les champs de batailles puis il a décidé de quitter l’armée et d'aller voir son cousin, un compositeur assez connu de l'époque. C'est grâce à un concours de circonstances puisqu’il a écrit trois airs que le roi a écoutés et le roi a dit une phrase : "Je n’avais jamais entendu d’aussi belles musiques depuis la mort de Lully ". Et c'est comme ça qu’il a gravé des échelons et est devenu directeur de l’Académie royale de musique, donc de l’Opéra de Paris, et qu’il a composé un certain nombre de tragédies. » Télémaque et Calypso renaît plus de 300 ans après sa création, dans une production aux effets sonores stupéfiants qui fait même entendre des coquillages. À écouter aussiReportage culture : Musique : 43e Festival d’Ambronay, résolument moderne |