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En Chine, les films chinois ont rempli les salles cet été, cela malgré une deuxième économie du monde qui peine à repartir après les années Covid. Qu’est-ce qui explique ce succès des productions locales, face à Barbie et autres blockbusters hollywoodiens. Notre correspondant en Chine a fait le tour des écrans à Pékin. De notre correspondant à Pékin, avec Louise May du bureau de RFI à Pékin, Le box-office au beau fixe en Chine et ce sont des films locaux qui raflent la mise, comme Gū zhù yī zhì, (« Ne pas mettre ses œufs dans le même panier ») en français, traduit en anglais (« No more debt »), un film qui raconte les arnaques en ligne dont sont victimes de nombreux Chinois, via les réseaux mafieux installés en Asie du sud-est, en l’occurrence ici en Birmanie. Une véritable leçon de vie pour ce jeune ingénieur venu voir le film avec sa petite amie :« J’ai beaucoup appris en regardant ce film. La leçon c’est qu’il ne faut pas être trop gourmand, ne pas avoir trop d’envies. On vit dans une société obsédée par l’argent facile. On ne se méfie pas assez de la fraude en ligne qui est vraiment partout sur internet. Le film dit qu’il faut faire les choses bien et éviter ce qui est malsain. » Des leçons de morales, mais surtout un scénario bien ficelé basé sur de vraies enquêtes policières, « No more debt » a enregistré plus de 227 millions d’euros de recettes, deux semaines après sa sortie. Pour Zhang Yi, spécialiste cinéma au cabinet de conseil iimedia à Canton, la jeunesse chinoise préfère aujourd’hui des films ancrés dans une certaine réalité locale : « La première raison qui explique le succès des films chinois, c’est d’abord le fait qu’il n’y a plus de différence de qualité entre les productions nationales et celles des grands studios étrangers. Ensuite, le jeune public majoritaire dans les salles n’a plus le culte des films d’Hollywood. Enfin, ça compte aussi, il a fait très chaud cet été, la fraicheur des salles a attiré les spectateurs ». Le succès des films « patriote » et à messages Les multiplexes se trouvent généralement dans les sous-sols ou les étages des centres commerciaux en Chine. Des lieux climatisés ou l’odeur de popcorn vous prend par les narines dès les escalators, comme ici dans ce centre commercial du nord-est de la capitale chinoise, où cette mamie au masque assorti à la robe rose de sa petite fille qui l’accompagne, a adoré Feng shén bǎng (« La création des dieux ») en français : « C’est un très grand film… Vraiment, c’est trop bien ! Beaucoup de camarades de mon ancienne unité de travail m’ont conseillée d’y aller. Moi, perso, je ne vois plus beaucoup de films américains. » Film en costume, comme le film d’animation Changan célébrant l’âge d’or de la dynastie des Tang, La création des dieux a été plébiscité par le public chinois au mois d’août là encore, face à Barbie notamment qui réalisé seulement un peu plus de 31 millions d’euros de recettes comme en France. Des films un tantinet patriotes et à messages : « Les membres du PCC devraient regarder ce film. Il ne s’agit pas simplement de dieux et de fantômes, mais les jeunes notamment devraient s’en inspirer pour gagner leur vie. Il y a tellement de jeunes qui lâchent tout et ne font rien. Il faut avoir l’esprit du roi Wu de la dynastie de Zhou. » Et avec 18 milliards de yuans, près de 2,3 milliards de recettes entre juin et la mi-août, le cinéma chinois a battu son record de l’été 2018. À écouter aussiRendez-vous Culture - «La Chine, rêves et cauchemars», un documentaire pour comprendre où va l'Empire du Milieu |